ELEVAGE DES PIGEONNEAUX
Durant la période d'incubation (17 jours en été, 18 jours en hiver), l'éleveur n'a pas grand chose à faire si ce n'est de vérifier la fécondité des œufs dans les 4 - 5 jours suivant la ponte et de surveiller l'état de la coquille qui peut être souillée des fientes séchées des parents (lorsque le nettoyage du nid laisse à désirer, par exemple).
Dans ce cas, on entreprendra, délicatement, le décollement de ces "crottes". En effet, la coquille de l'œuf est perméable pour assurer des échanges gazeux et on peut penser qu'un déficit de ceux-ci, du fait d'une coquille souillée, peut être préjudiciable au bon développement de l'embryon.
On profitera de cette période d'incubation pour vacciner les pigeons contre la paramyxovirose. C'est, je pense, la période la plus favorable pour cette intervention comptetenu des impératifs de la saison sportive.
On conservera une alimentation de qualité. II faut effectivement penser que dès le 10ème jour de couvaison, commence chez les parents, la production du lait de jabot avec lequel seront nourris les pigeonneaux durant les premiers jours. Le "lait" étant la résultante de la desquamation des cellules épithéliales du jabot, on comprend donc qu'un pigeon en bonne santé produira un "lait" bien meilleur qu'un autre affaibli, malade ou carencé. C'est pour cela qu'une petite cure de vitamines 3 à 4 jours avant les éclosions s’avérera fort utile.Après la première semaine, le jeune commencera à recevoir d'autres aliments non mélangés au lait de jabot. Plus le jeune avance en âge, plus la quantité de lait est faible et la proportion de graines augmente.
Prenez soin d'observer le bon développement des pigeonneaux au tout début ; au moindre doute (si l'un des deux jeunes vous semble grandir moins que l'autre), il faut l'éliminer. Le second pigeonneau pourra ainsi bénéficier de la ration intégrale et les parents verront leur charge de travail s'alléger. Parfois, il est même préférable de passer un œuf de bon sujet sous un médiocre directement avant l'éclosion.
Des jeunes élevés séparément seront toujours plus beaux.
Vers 10 jours, je commence à leur donner des complexes calciques sous forme de comprimés tous les 2 ou 3 jours. Cela leur apporte la matière nécessaire à la solidification de leur squelette (qui est le point d'amarrage des tendons musculaires et qui doit donc être solide). J'ai également essayé cette année le pollen d'abeille qui m'a donné de grandes satisfactions. Le pollen a, en effet, des vertus tonifianteet stimulante. C'est également un rééquilibrant fonctionnel et un désintoxiquant. Il prévient les états carentiels, les états de fatigue, c'est un adjuvant de premier ordre pour le développement des phanères (plume et peau).II contient des acides aminés et des glucides en grande quantité, peu de lipides, des substances minérales et des oligo-éléments, un grand nombre de vitamines, une substance accélératrice de croissance, des substances antibiotiques actives sur les souches de colibacilles et certaines des salmonelles.
J'espère ainsi, à raison de 2 pincées de pollen dans le bec tous les 3 jours, renforcer la constitution des pigeonneaux et prévenir les carences. J'ai obtenu des jeunes splendides cette année ! Je ne sais pas si le pollen y a contribué mais je le pense fortement.
Je suis également un fin partisan de la nourriture en mangeoire individuelle à la case. Cette méthode de nourriture a un triple avantage :- dosage et adaptation de la nourriture en fonction de l'état d'avancement des jeunes, - présence permanente de nourriture à la case (sous réserve de remplir matin et soir la mangeoire), - très pratique pour l'apprentissage des jeunes ; c'est en quelque sorte un pré-sevrage. En effet, vers 20-21 jours, par imitation, les pigeonneaux viennent déjà se servir lors de la distribution des repas.
II ne restera plus qu'à leur apprendre à s'abreuver (après le sevrage et en leur plongeant le bec dans l'eau après les repas). Une chose utile à connaître : les jeunes qui ont soif ont les paupières qui papillonnent et on les repère facilement.